dimanche 9 septembre 2012

Grand Hôtel - épisode 1



Enfin, l’entrevue allait se dérouler! Voilà quelques semaines qu’il me faisait attendre, repoussant notre première rencontre ou l’annulant à la dernière minute. Il était ma chance de sortir de l’ombre! Une entrevue avec lui, si influent, était capitale pour ma carrière. Ainsi, pour le provoquer, lors de notre dernier entretien au téléphone, je lui avais dit adorer porter le tailleur, mais surtout, le retirer lorsque la situation l’exigeait... Fallait bien que je colle à mon personnage d'auteure sexy et délurée! Il avait répondu du tac au tac : «Ne me décevez pas...» J’avais compris le message.

Je suis arrivée à l'hôtel. Ascenseur, chambre 913. J'ai marché jusqu'à la porte. Je voyais mon reflet se multiplier dans les miroirs qui me renvoyaient ma silhouette. Lui, il m'avait précisé ne recevoir plus ses auteurs ailleurs qu'ici. Le manque de confort, le côté trop austère de son bureau, et surtout le besoin de tranquillité. Bref, c'était l'hôtel. Cet hôtel.  Très chic, sobre et classe, silencieux. Moi, je m'en fichais un peu, là ou ailleurs... Je voulais le séduire, je voulais mon manuscrit sur une tablette avec mon nom en lettres d'or. C'était ça qui comptait!

Me voici qui cogne à la porte. Il ouvre. Son regard glisse sur moi, vite, mais happant tout et ses yeux me disent : «Merveilleuse. Absolument charmante, appétissante.» Je vois qu'il apprécie mon honnêteté : je porte effectivement divinement le petit tailleur de satin noir, très seyant, flatteur pour mes formes généreuses.


Il me fait un signe de la main, j'entre.  Assurée et confiante, comme si j'avais fait ça toute ma vie, je m'installe sur la petite chaise derrière le bureau massif de la chambre. Lui choisit le confort du lit. Brun, grand, très grand. Un soupçon de gris aux tempes lui donne un air distingué. J'adore!

Je croise et décroise les jambes. Il laisse le silence s’installer. Ma petite jupe remonte légèrement, glissant le long des cuisses et du tissu doux du bas. Clignement à peine perceptible des paupières : je sais qu'il a saisi un début de dentelle... J’essaie de soutenir son regard qui se moque de mon malaise. Il le fait exprès.

J’entends ma voix claire dire : «Alors, voilà, c’est mon manuscrit!» Je me lève, je le lui tends. Nos mains se frôlent... Je suis nerveuse, je fais les cent pas. S'il n'aimait pas...

Il feuillette les pages, je sais que son regard glisse sur mes mots, mais bien davantage sur mes jambes, mon cul, mon dos, ma nuque. Son regard me déshabille et je sens mes seins poindre sous mon veston ajusté.

Il parle tout à coup, brisant le silence. Je lui tourne le dos : «Je vous imaginais plus grande. Vous avez un joli sourire. Et cette poitrine derrière le tissu sévère du veston. J'aime beaucoup aussi.»

Pas un mot sur ce qu'il vient de lire, à croire qu'il s'en fout royalement!



«Je...»

Il sourit, se rit de mon air surpris.



«Venez, venez ici, histoire de vérifier l’ampleur du rêve qui m’attend.»



Il aime exiger, mais je suis indocile : je désobéis et m’assois sur la table. De biais. Ça lui apprendra!

Toisant cet insolent, hautaine, je descends un regard très dur vers lui. Je marmonne des mots d’une vulgarité déconcertante. Je n'écoute aucune de ses consignes et retourne m’asseoir à la chaise, maintenant silencieuse. 

Il est muet et immobile. Bec cloué, il ne sait comment ressaisir la situation. Il perd le fil quand j'accroche au bord du bureau mes escarpins noirs brillants offrant à sa vue le haut de mes cuisses magnifiques.



Ouvrant alors les jambes totalement, je lui offre sans pudeur un spectacle des plus ravissants, plongeant en même temps mon regard dans le sien qui tente de revenir vers le bas pour s'en repaître.





« Allons, cessons de jouer, Monsieur, et baisez-moi! », que je lui murmure crûment, histoire de l’achever...



Et je l'achève!

2 commentaires:

  1. Très joli début... sourires... et très envie d'en lire plus.
    Je vous suivais sur votre twett et j'aime beaucoup vos mots... Très envie d'écrire un texte avec vous.. j'espère avoir de vos nouvelle

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup pour votre commentaire. Je me ferai un plaisir d'écrire en votre compagnie. Envoyez-moi votre adresse courriel pour que nous puissions communiquer plus facilement.

      Supprimer